ÉMISSION IMMÉDIATE

Lucie récapitule...

Message en direct de Lucie.

6 mars 2005  

Lorsque j'ai décidé de réunir des fonds pour Mamalapuram c’est que j'étais convaincue, au vu des infos que j'avais, que le village de pêcheurs avait besoin d'aide pour la reconstruction. Nous avons donc créé Terre Indienne avec mes amis Marie et Hubert et fait appel à votre soutien financier.

Au fil des jours du mois de janvier, ma motivation n'a pas changée. Je devais revenir en Inde, et grâce à vous tous participer à la reprise d’une vie normale au sein du village.

Comme vous le savez, dès mon retour, j'ai été perturbée par toutes mes découvertes et les discussions que j'ai eu avec différentes personnes présentes depuis le 26 décembre.

De nombreux européens étaient déjà passés. Je ne ferai pas de polémiques, je ne poserai pas de jugements concernant leurs actions. J'ai vu des choses se passer, j'ai entendu des discussions, j'ai discuté avec des personnes vivant dans le village depuis des années. j'ai donc  très vite conclu qu'il serait malsain de se précipiter et de distribuer votre argent. Voilà ce que j'ai constaté très rapidement.

-Beaucoup d'Européens ont voulu bien faire, mais il n'y a eu aucune concertation au niveau des actions mises en place.

-Aucune recherche d'informations sur les actions (promises) par le gouvernement et sur le fait d'attendre avant d'agir.

-Distribution de riz, de vêtements, de matériels de cuisine par plusieurs associations

-Rachat de bateaux, moteurs et filets.

Je ne parle que du village des pêcheurs, il y a eu quelques magasins détruits ou abîmés qui depuis ont été reconstruits, les restaurants sur la plage sont aussi quasiment tous sur pied.

Et maintenant a Mamalapuram ???

-La pêche n'a pas repris

-Le riz est revendu au marché noir

-Des kilos de filets accumulés dans les greniers

-L'enrichissement de certaines familles.

Le gouvernement a annoncé : 32000 roupies (soit environ 550 €) par pêcheurs comprenant l'achat d'un bateau et d'un filet. Le fera-t-il vraiment ? Je ne sais pas. Mais avait-on le droit de prendre de grandes décisions dans un pays qui n'est pas le nôtre ? Je devais et dois toujours respecter leur demande.

Voilà pourquoi je n'ai rien donné et que je ne donnerai rien. Je ne peux pas non plus rentrer dans les détails de ce que je pus découvrir, je vous demande de me faire une entière confiance.

Si certains d'entre vous ne me croient pas, ou doutent, ou veulent donner ici, je serai enchantée de leur indiquer le nom d'associations. C'est un geste que moralement je ne pourrai accomplir.

La suite pour Terre Indienne :

Grâce au travail de Marie et Hubert et à l'indication de Dominique j'ai eu la chance de rencontrer Colette, présidente de Couleurs de l'Inde, dont vous pouvez voir le travail sur le site, (vous trouverez le lien sur notre site). Nous avons décidé de travailler avec eux.

Après quelques soucis de communication, en partie de ma faute, nous avons conclu que Terre Indienne allait parrainer 19 familles du village de Panithittu pour 6 mois suite à l’urgence Tsunami. Puis d’ici cet été nous parrainerons une dizaine de familles pour une durée illimitée.

Nous allons les aider à reconstruire certains bâtiments détruits suite au tsunami. Pour le moment il n'a pas été trouvé d'accord entre le gouvernement et les villageois. En effet, le  gouvernement ne souhaite pas que la "maison des pêcheurs", lieu de rendez-vous pour tous ces hommes, soit reconstruite au même endroit mais à 500 mètres de la mer. Il y a plusieurs bâtiments détruits ou abîmés qui posent le même problème.

Avant ce terrible événement du 26 décembre 2004 Colette et son équipe de Couleurs de l’Inde avaient le projet de faire du micro-crédit avec les femmes de Panithittu. Au vu de l'énorme charge de travail liée au tsunami, Colette ne veut pas se lancer dans ce projet qui demandera beaucoup d'énergie et de travail. Elle m'a donc proposé que Terre Indienne se charge de ce projet afin que de leur côté, ils puissent se consacrer, en autres, aux parrainages.

Nous travaillerons en étroite collaboration et dans les mêmes locaux ce qui permettra une communication quotidienne et directe. Je vous demande un peu de temps pour vous présenter notre projet. Nous sommes actuellement en discussion avec l'équipe de Couleurs de l'Inde afin de bien définir chaque point.

Lucie

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Dernière modification : 29 juin 2005