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Qui sont les Dhalits ?"Les Dhalits, [intouchables ou hors castes], constituent aujourd'hui 17 % de la population indienne, soit environ 170 millions de personnes. L' intouchabilité est consubstantielle à l'hindouisme. On y observe les traits caractéristiques du système des castes, des groupes hiérarchisés et strictement compartimentés en fonction de leur pureté ou de leur impureté à la naissance, endogames et occupant dans la division du travail des fonctions socio-économiques conformes à leur place dans cette organisation sociale. Dans ce contexte, les intouchables se situent au bas de l'échelle sociale où ils souffrent de l'ostracisme et de l'oppression des castes se trouvant au dessus d'eux" (1) Christophe JAFFRELOT Chercheur au Centre d'Etudes et de Recherches Internationales (1) La commission pour les schedules castes et scheduled tribes dénombrait, dans son rapport pour 1984 - 85, 16.586 cas d'"atrocities", mot qui en Inde dénote les meurtres, viols et pillages dont les Intouchables sont victimes. Onze ans plus tard, elle en recense 35 262". Voici un lien vers un site très parlant : http://www.france-fdh.org/dalits/collectifdalit.htm#ambedkar Dans le système des castes de l'Inde, un intouchable, dalit, ou achuta est une personne qui n'est pas classée dans les quatre castes et considérée comme inférieure aux personnes de ces castes. Les intouchables pratiquent traditionnellement des métiers liés à la notion d'impureté, comme ceux qui touchent à la mort ou aux productions du corps - excréments, mais aussi cheveux coupés, larmes, sueur, etc. - comme les balayeurs, les barbiers, les croque-morts, les cordonniers, les blanchisseurs, mais aussi les pêcheurs. On considère qu'ils forment les 25% de la population indienne, environ 160 millions de personnes. Jusqu'au milieu du XXe siècle, la simple vue ou le contact avec l'ombre d'un intouchable était source d'impureté pour un brahmane. Dans le cas d'un contact physique, cela pouvait se terminer par la mise à mort du hors caste sans entraîner aucune sanction que ce soit. De nos jours encore, dans les campagnes, ils subissent toutes sortes d'humiliations : les intouchables n'utilisent pas le même puits que les autres villageois ; ils résident en dehors du village, doivent enlever leurs chaussures dans les rues et restent debout dans les transports en commun, même si des places restent vides. Parfois des avions ne décollent pas, les passagers refusant de voyager avec un hors caste. Plus grave, ils sont victimes de violences dont les récentes statistiques révèlent l'ampleur : chaque jour, deux intouchables sont tués et trois femmes Dhalits violées en moyenne (source : L'Express, 3 mai 2004). L'éducation leur était interdite avant l'indépendance, ce qui oblitérait toute promotion sociale. Depuis, ils y ont accès, peuvent pratiquer toutes les professions et même devenir président du pays comme Kocheril Raman Narayanan, ce qui ne doit pas faire croire que la condition des intouchables ait fondamentalement changé : les traditions religieuses sont plus fortes que les lois du pays. Cependant la politique de discrimination positive des quotas - 24,5 % des postes dans la fonction publique, les collèges et les universités leur sont réservés - leur a donné un poids politique du fait de leur nombre. Ainsi, en Uttar Pradesh, le Bahujan Samay Party, le parti politique des intouchables est parvenu au pouvoir et s'y est maintenu un an et demi, permettant l'intégration de hauts fonctionnaires intouchables dans l'administration de l'état. Harijan, qui signifie Enfant de dieu, est la forme politiquement correcte pour intouchable proposée et utilisée par Gandhi d'après Hari, un des noms de Vishnou, un des dieux de l'hindouisme. Généralement, les intouchables lui préfèrent le terme de dalit qui signifie opprimé. Pour tenter de sortir de leur condition, les Dhalits font souvent des conversions en masse souvent vers le bouddhisme, parfois vers le christianisme, mais préfèrent le premier plutôt que le second qui perpétua longtemps dans les églises la ségrégation entre caste et hors-caste. Le père de la constitution indienne, Bhimrao Ramji Ambedkar, était lui-même intouchable. Grâce à l'ouverture d'esprit du râja de Baroda, il avait pu faire des études de droit et devenir avocat. Source de l'article : Wikipédia |
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